Anne-Orange POILPRÉ
Le disque en or de Limons Analyse iconographique
Trouvaille isolée, le disque de Limons (Puy-de-Dôme)* est connu depuis la fin du XIXe siècle1. Mais l’absence d’informations quant au contexte archéologique, ou encore au lieu précis et aux circonstances de sa découverte, renvoie toute tentative d’analyse à l’objet lui-même. Le style de l’ornementation animalière suggère une datation à la fin du Vie ou au début du Vile siècle2. L’étude de l’iconographie complète l’approche stylistique : elle permet de mieux comprendre et de mieux situer cet objet, si singulier au sein du corpus artistique haut-médiéval, et offre la possibilité de formuler des hypothèses quant à son origine géographique et sa fonction3.
* Cette étude prolonge un mémoire de D.E.A. rédigé, à l’université de Poitiers, sous la direction de Piotr Skubiszewski. Je le remercie, ainsi que Jean-Pierre Caillet, pour l’aide qu’ils m’ont apportée dans ce travail.
1. Le moment et les circonstances de la découverte de cet objet demeurent très imprécis. Bien que 1885 soit la date la plus couramment indiquée, le disque de Limons apparaît dans la bibliographie dès 1866, dans un ouvrage de Jules LAB ARTE, Histoire des arts industriels au moyen-âge et à l'époque de la Renaissance, I, Paris, 1866, p. 480-481.
2. La datation à la fin du Vie ou au début du Vile s. et l’affiliation de l’ornementation au style II de la classification de Bernard Sahn sont admises par tous les auteurs. Helmut ROTH«Kunst der Merowingerzeit », dans Die Franken. Wegbereiter Europas, Manheim, 1996, p. 635-637, maintient cette conclusion.
3. Voici les principaux titres de la bibliographie se rapportant au disque de Limons : Birgit ARRHENIUS, «Eingige christliche Paraphrasen aus dem 6. Jahrhundert», dans Z um Problem der Deutung frühmittelalterlicher Bildinhalte, Akten des 1. Internationalen Kolloquiums in Marburg a. d. Lahn, 15. bis 19. Februar 1983, Sigmaringen, 1986, p. 129-151 ; -Victor H. ELBERN, «Die Dreifaltigkeitminiatur im Book of Durrow. Eine Studie zur unfigürlichen Ikonographie im frühen Mittelalter », Wallraf-Richartz-Jahrbuch, 17, 1955, p. 10-11, 12 ; -Victor H. ELBERN, Goldschmiedekunst im frühen Mittelalter, Darmstadt, 1988, p. 2 1 -22 ; -Victor H. ELBERN, «Heilige, Dämonen und Magie an Reliquiaren », Santi e demoni nell’altro medioevo occidentale (secoli V-XI). Settimane del Centro italiano di studi sull’alto medioevo, 36, 7-13 aprile 1988, 2, Spolète, 1989, p. 962 ; -Patrick PERIN, «Les motifs décoratifs dans l’art mérovingiens », dans Les Francs, précurseurs de l’Europe, Paris, 1997, p. 102 ; -Helmut ROTH, Kunst der Volkerwanderungszeit, Francfort-sur-le-Main, 1979, p. 285, notice n°249 ; -Helmut ROTH, «Kunst der Merowingerzeit » (voir n. 2).-Piotr SKUBISZEWSKI, «Une croix de bronze mérovingienne à l’abbaye Sainte-Croix de Poitiers », dans Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest et des musées de Poitiers, 2e trimestre, 1991, 5ème série, tome V, p. 95 ; -Piotr SKUBISZEWSKI, L’arte europea dal VI al IX secolo, Turin, 1995, p.84-85 ; -Konrad WEIDEMANN, «Les arts mineurs. La fibule de Limons (Puy-de-Dôme) », dans Charlemagne. Oeuvre, rayonnement, survivances, Aix-la-Chapelle, 1965, p. 1 16-1 17, notice 183.
